Mayotte et sa jeunesse dans la violence
Le lundi 28 mars, l’équipe de la gendarmerie de Mayotte et le service civique de la MPF (maison de protection des familles) de Mayotte ont fait une intervention au collège, afin de sensibiliser les élèves de 3eme aux violences et aux addictions; des violences verbales, morales, sexuelles et physiques qui sont de plus en plus fréquentes aujourd’hui à Mayotte, comme le caillassage de voitures, les viols et les agressions sexuelles entre conjoints, hors mariage, dans les institutions religieuses, dans la famille et à l’école. Les victimes sont majoritairement des jeunes filles sur Mayotte (99%). Le harcèlement (violences répétitives) scolaire sur les plus jeunes et les plus faibles dans les écoles, dans le village, ainsi que le cyberharcèlement ou la cyberviolence (violences répétitives sur les réseaux) nous atteignent.
Une solution : la sensibilisation
Cette prévention auprès des élèves et des plus petits permet une sensibilisation à des violences devenues journalières et presque coutumières sur l’île aux parfums. Nos richesses touristiques comme le mont Choungui, la « Passe en S » ou encore les îlots se retrouvent entachées par ce phénomène. Mais, l’information principale de l’intervention était axée sur la violence sexuelle, sujet d’actualité par le biais d’une vidéo « revenge porn » qui circule activement sur les réseaux sociaux. Afin de nous mettre en garde contre ces comportements et la diffusion de vidéos pornographiques infantiles, les sanctions pénales ont été exposées, car, même en étant mineur, nous sommes responsables de nos actes et devons en assumer la responsabilité. Ces dernières peuvent prendre la forme d’amendes et de mesures éducatives, comme le placement dans des familles d’accueil, l’obligation de suivre un stage de sensibilisation plutôt que la prison en fonction de l’âge, de la gravité du délit commis et de la situation pour les mineurs.
La cause : l’addiction ?
Mais la jeunesse mahoraise sombre de plus en plus dans des addictions comme la drogue, la « chimique » et l’alcool, cercles vicieux dont il est parfois très difficile de sortir, ce qui la pousse à agir de manière violente envers leur prochain et serait souvent la cause des viols, des agressions physiques et sexuelles. Sur l’île, nous vivons presque tous dans la crainte de la délinquance et des armes. Pour y faire face et atténuer ces violences répétitives, la population mahoraise se sent dans l’obligation d’y répondre, créant ainsi une escalade.
Les atouts de Mayotte, comme le lagon, les plages de sables fins, le récif coralien et la faune aquatique, sont mis au second plan derrière cette explosion de violences et de délinquance, faisant de l’île aux parfums une zone de non-droit. Les plus démunis, ainsi que les mineurs isolés, se regroupent de plus en plus en bandes, souvent rivales, et se livrent à des séries de violences entre elles, mais également contre l’ensemble de la population. Ainsi ces principales causes cachent le vrai visage de Mayotte.
Naïma